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Séparation du MEDEF et de l'Etat



Lors d'un précédent post je parlais de légitimité. Il en était également question ici, les prises de paroles interrogeant avant tout la toute puissance actuelle du MEDEF. Comment ce syndicat patronal en est-il arrivé à un tel degré d'influence sur le fonctionnement de la République ?


Comment peut-il prodiguer des menaces, poser des ultimatums, influencer des textes de loi , stopper à lui seul les négociations sur l'assurance chômage ou la caisse des retraites sans que jamais la fameuse "classe politique" ne le condamne, ne serait-ce que verbalement ? Cet organe représentant les plus riches en est arrivé à un tel point de contrôle de la République qu'il est difficile, même avec la meilleure foi du monde, de continuer à croire que cette dernière a toujours un fonctionnement parfaitement démocratique (à moins de considérer que la démocratie se limite à l'action du vote). 





Or le MEDEF est bien peu bousculé dans son existence même. Ses représentants ne sont jamais traités ni d'ultras, ni de fascistes, ni de miliciens, ni de barbares, ni de terroristes par les détenteurs de la parole médiatique. Ainsi tout est plus simple que ce que l'on pense sous le règne des images : la violence passe bien mieux à la télé en costard (on parle de négociation et de prises de positions), qu'avec un foulard et un masque de protection (on parle de terrorisme et de barbarie). Une chemise arrachée est plus spectaculaire qu'un plan social, et une voiture de police en flammes bien plus impressionnante que l'usurpation de tout un système républicain. L'invisibilité de la violence équivaut désormais à l'impunité de ses auteurs. Son spectacle effacé "tout devient possible" comme dirait l'autre. Se rassembler pour évoquer cette violence des plus puissants, la mettre en question, c'est la rendre visible, audible, afin que la combattre redevienne enfin une option envisageable.








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