Rechercher dans ce blog

Voter aux Primaires de la droite est une erreur politique majeure.

Par ce texte, je tente une dernière argumentation s'adressant à mes proches qui envisagent de voter aux primaires de la droite demain, et qui ont encore un doute. Voter demain n’est ni un bon moyen de lutter contre les idées de droite, ni la base d'un véritable barrage contre l'extrême droite. Bien au contraire.

Funérailles



Ce jeudi-là il y avait des manifestations dans plusieurs villes de France. La presse évoquait un « clap de fin », proposait un résumé du « feuilleton de la loi travail » pour nous remettre un peu à jour. Quand nous ne sommes pas des chiffres, nous voilà donc personnages de fiction. Heureusement  pour nos journalistes-scénaristes, il y a eu du spectacle. Grenades lacrymos contre bombes incendiaires. Matraques contre pavés. Un policier prend feu, un syndicaliste perd un œil. De quoi alimenter les « lives actus » jusqu’à la vraie news politique de la journée, le passage de Nicolas Sarkozy sur France 2.

La règle et l'exception



Le 2 juillet 2016 à 15h, le Premier Ministre prenait la parole à l'Assemblée Nationale :

"Je constate, nous constatons, une alliance des contraires, une alliance des conservatismes et des immobilismes. (...) Cette alliance, c'est celle de ceux qui ne veulent rien changer et qui au fond se satisfont du marché du travail tel qu'il est. (...) C'est pourquoi, monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, en application de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, notre Constitution qui est la règle que le peuple français s'est donné à lui-même, j'ai donc décidé après la délibération du conseil des ministres du 10 mai d'engager la responsabilité du gouvernement..."

J'imagine que l'alliance des conservatismes et des immobilismes que Manuel Valls évoque s'oppose à la Belle Alliance Populaire que le PS s'apprêtait à célébrer dans son Université d'été, avant de finalement l'annuler de peur que le peuple ne viennent y manifester son mécontentement. Ce mot, alliance, n'est pas choisi au hasard : le Premier Ministre cherche à livrer une lecture clé en main de la situation, celle d'un duel opposant deux "alliances". Il y a celle du progrès, et celle qui ne veut rien changer. Pas de nuance, c'est simple. Il y a le PS, et il y a tous les autres. Le plan de communication est en marche. La "gauche" de Valls, qui est celle qui a surgi du virage vers l'austérité de 1983 (année de ma naissance, je vous jure j'y suis pour rien), incarnée notamment par Michel Rocard, son maître à penser, cherche désormais à se couper définitivement de son histoire. Jusqu'en 2012, il s'agissait encore de faire quelques concessions à des idées qui pouvaient gêner le libéralisme, d'essayer de montrer qu'on croyait encore que le marché ne pouvait tout régir. Mais cette page se tourne, et après la "droite décomplexée" de Sarkozy, nous voici avec "la gauche de droite décomplexée" de Valls.

La confiance publique



Je me souviens d'un réflexion entendue dans un de mes premiers cours de droit à la fac. C'était à propos de cette nouvelle prérogative de la police consistant pouvoir faire ouvrir sans motif les coffres de voiture, dans le but de lutter plus efficacement contre le terrorisme. Le 11 septembre était encore tout proche. Le prof avait évoqué une règle qui se vérifiait tout au long de l'histoire, quelque chose du genre : "quand des libertés sont censées être ôtées de manière provisoire, c'est une suspension bien souvent permanente, sauf à les récupérer de force." Les coffres de voitures, on s'en fichait pas mal à vrai dire à l'époque. Mais je crains que ce professeur n'ait eu que trop raison. Depuis 2001, depuis le début de ma vie de citoyen adulte en fait, notre République n'a cessé de céder au repli sécuritaire. Le terrorisme atteint son but, et nos systèmes si fiers de se proclamer démocratiques se flétrissent sous ses attaques. C'est face au danger que l'on voit les priorités de chacun, que l'on se rend compte de ce que l'on est prêts à sacrifier en premier. Or ce n'est pas nouveau, les valeurs affichées sur le fronton des mairies sont les première que l'on jette par dessus bord.

Dernière étape en date, le fameux Etat d'Urgence. Décrété il y a maintenant plus de 7 mois, il continue d'instaurer de nouvelles habitudes dignes des plus célèbres romans d'anticipation. Tout à son instrumentalisation pour prouver à quel point ils savent montrer les muscles, nos actuels dirigeants sont en train d'en entériner les pratiques. Je vous propose un petit cas pratique en vous racontant ce que j'ai pu voir un certain 28 juin 2016.

En cage



Ce n’est pas le genre de choses auxquelles je pense quand je prends des photos, mais le résultat est là : cet album s’ouvre et se referme avec une grille. Le plan de communication de ces derniers mois, entièrement centré sur les casses, avait pour but d’aboutir à ça, et il a enfin payé.

Gare à la revanche...


Trois jours ont passé depuis la mise en ligne de cet album. Durant ce laps de temps qui nous sépare de la dernière manifestation contre la loi travail, j’ai comme tout le monde assisté au déferlement de réactions à l’encontre des nouvelles "violences commises par les fameux casseurs, en particulier celle du bris des vitres de l’hôpital Necker. Direct Matin a d’ailleurs bien pris soin d’insister sur le fait qu’il s’agissait du même hôpital qui avait accueilli l’enfant du couple de policiers assassiné la veille. Le gouvernement n’attendait que ça. Abondamment relayé par les grands médias, cette nouvelle preuve irréfutable de barbarie justifiait de pouvoir enfin demander l’arrêt des manifestations.

Le Progrès Social


Hier soir, droits dans leurs bottes, les « socialistes » n’ont rien trouvé de mieux à faire que d’organiser un meeting intitulé « Face aux régressions de la droite sénatoriale, défendons le progrès social », en présence de Manuel Valls et Myriam El Khomri notamment. Quelle riche idée. Les copains « républicains », eux, ont déjà lancé la campagne, alors il ne s’agirait pas de prendre trop de retard ! Bouclons le quartier, invitons des journalistes triés sur le volet, et repoussons n’importe qui d’autre cherchant à s'approcher. Ce qui se passera dehors n’apparaitra pas dans la presse, alors quelle importance ? Qui s’intéresse au fait que, certainement pour la première fois dans son histoire, le parti doive s’enfermer dans un bunker pour pouvoir se réunir, sous la houlette d’un secrétaire général qui n’a même pas été élu par ses propres militants ? Après tout, il y a encore quelques semaines et en toute impunité, les forces de l’ordre gazaient devant l’Assemblée Nationale des manifestants réclamant le vote des élus du peuple sur une loi impopulaire. Il est vrai qu'on n’est plus à ça près.

Pas de justice, pas de paix

Je reprends mon histoire de regards, car cette dernière session de photos m'a fait prendre conscience à quel point les choses ont basculé à l'occasion de cette manifestation. Comme quoi, les chiffres de mobilisation n’étaient même pas encore connus que la confiance était déjà revenue dans les regards, sous la forme d’une assurance ferme, qu’elle soit calme ou exaltée. 


Séparation du MEDEF et de l'Etat



Lors d'un précédent post je parlais de légitimité. Il en était également question ici, les prises de paroles interrogeant avant tout la toute puissance actuelle du MEDEF. Comment ce syndicat patronal en est-il arrivé à un tel degré d'influence sur le fonctionnement de la République ?

Vers l'Assemblée Nationale

J'ai souvent évoqué l'évolution des regards au fil des manifestations de ces dernières semaines. Mais cette évolution ne m'a jamais paru aussi évidente qu'hier, 12 Mai 2016. Je crois que cet album photo vient en témoigner.


49.3

Après la violence de la trahison idéologique de la loi Travail, la violence des propos tenus à l'encontre d'anciens électeurs devenus contestataires, les violences policières provoquées par la stratégie du pourrissement du mouvement, voici donc avec l'article 49-3 la violence contre l'un des plus grands principes de la démocratie, la séparation des pouvoirs. Il est intéressant de noter que chacune des violences ici énoncées est parfaitement légale. N'est-ce pas là un indice supplémentaire dévoilant que notre vieille République malade est torturée par ceux là même qui la flattent et l'auréolent d'une dimension sacrée ?

Ainsi hier à Paris, le pont de la Concorde menant à l'Assemblée nationale a été pris par les manifestants, descendus spontanément dans la rue suite à l'utilisation de l'article 49-3 de la constitution (le même jour que la reconduction de l'Etat d'Urgence, soit dit en passant).


1er mai

1er Mai 2016. La nouvelle manifestation contre la Loi Travail débute calmement à paris, alors que le cortège entame le traditionnel trajet Bastille-Nation.


Orchestre Debout

20 Avril 2016 : Hymne à la joie - Choeur des esclaves - Symphonie du nouveau monde

Contre la Loi Travail

28 Avril 2016, pendant que les caméras étaient toutes braquées sur les affrontements en tête de cortège de la Manifestation pour le retrait de la Loi Travail.

Vers l'Odéon

25 avril 2016. Les intermittents se sont réunis devant le Conseil économique et social (Paris 7ème)  à l'occasion des négociation inter-syndicale concernant l'accord sur l'assurance-chômage.


Convergence

Gare du Nord, 20 avril 2016. Des intermittents et précaires se sont réunis devant les Mcdonald's, Quick et Subway, pour contester la politique de précarisation générale.

O-Bon

Notre dernière soirée passée à Nagano. Installés à de longues tables pour picorer des plats rapportés des petits stands alentours, les spectateurs regardent avec attention la danse de ces étranges créatures. Une petite fille explique à son frère ce qui l'attend : sa tête se fera bientôt croquer par l'une d'entre elles. Il ne semble pas trop y croire. Elle avait pourtant raison, nous y passerons tous !